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Orphée Miniature 21

Théâtre - Marionnette - Musique Live
Tout public à partir de 10 ans

Texte et mise en scène d'Alan Payon / Dans le rôle d'Eddy : Sullivan Da Silva / Manipulation : Alan Payon / Violon : Camille Théveneau / Création Video : Pablo Albandea / Création et régie lumière : Boualeme Bengueddach / Création marionnettes : Amélie Madeline, Marion Benages et Cleo Pringigallo / Création costumes : Marion Benages 

«Le poète est en quelque sorte un médium, il n’est que la main d’œuvre de forces qui l’habitent et qu’il connaît très mal, d’un moi profond qu’il connaît très mal, et qui n’a presque rien à faire avec son moi de surface, qui n’est alors qu’un serviteur, un domestique. »

Jean Cocteau en 1960

lors d'une interview pour son film Le Testament d'Orphée

 

L'œuvre de Jean Cocteau s’est imposée à nous comme un pilier central à travers ses dessins, ses écrits, ses témoignages vidéos, ou encore son cinéma et ses nombreux effets spéciaux. Nous sommes rapidement tombés d'accord. Cocteau est un très proche. Proche de nous, par la pluralité de sa pratique artistique qui peut aisément être rapprochée de celle — hybride — du marionnettiste.

Cocteau interroge la place du Poète dans la société. Se faisant, son œuvre prend la forme d'un Art Poétique où sont disséminées quelques clés pour tenter de comprendre le mystère lié à l'acte de création. D'où viennent ces forces qui font écrire le poète ?

C'est ainsi que, toute sa vie, Cocteau sera obsédé par la figure d'Orphée. Outre ses nombreux dessins sur une multitude de supports, de la toile à la céramique, sa pièce Orphée (publiée en 1925), le film du même nom avec Jean Marais (sorti en 1950), c'est avec Le Testament d'Orphée sorti en 1960, trois ans seulement avant sa mort physique, qu'il se fond lui-même dans le mythe.

Dans ce film, l'Académicien se substitue au héros de la mythologie grecque ; ce n'est donc plus le testament d'Orphée mais bel et bien celui de Jean Cocteau. Celui-ci y abolit l'espace et le temps pour nous proposer une errance à travers sa vie et son œuvre. Peut-être tente-t-il de nous livrer, de "nous faire sentir" — comme un ultime recours — les mécanismes mystérieux de son art.

En s'éloignant de la personnalité hors-norme de Jean Cocteau, nous avons petit à petit inventé la fable de notre personnage. 

Depuis plusieurs années, Eddy, un jeune écrivain, s'attelle à répertorier toutes les portes des Enfers connues de mémoire d'hommes, et de livres... Durant ses recherches, sur le terrain, devant plusieurs portes différentes, il a retrouvé les membres épars d'un vieux mythe en voie d'extinction, celui d'Orphée, le premier poète.

Orphée Miniature est le premier spectacle en castelet des Enfants Sauvages. Ils utilisent tout leur savoir-faire pluridisciplinaire et proposent un voyage à travers la pré-histoire de l'Art. Ils transforment ainsi leur castelet de papier en une véritable machine à courber l'espace et le temps, à la recherche des êtres surnaturels qui peuplent nos mythes et nos légendes.

 

 

 

Sulivan Da Silva

Pour être incollable sur Orphée, le premier poète

Le mythe d'Orphée est un des plus anciens de l'Humanité, on en trouve des traces chez le peuple Iroquois dans l'actuel Canada. En 1892, le comte de Charencey écrit : « Nous verrions volontiers, dans son voyage aux Enfers à la recherche d’Eurydice, une légende remontant jusqu’aux temps paléolithiques et qui, à une époque impossible à préciser, aura été transportée jusqu’au Canada ». Les grecs eux-mêmes l'empruntèrent aux Hittites, qui contrôlaient une partie de la Grèce au XIIIème siècle avant JC. Pour marquer ce côté étranger, lié étroitement aux mystères de la création, les grecs font de lui le fils du Roi de Thrace (territoire qui s'étend sur les actuelles Bulgarie et Roumanie). Orphée est mentionné dans différentes versions mythologiques principalement entre le Xème et le Ier siècle avant JC. C'est surtout grâce à Virgile et à Ovide, deux auteurs latins de la fin du Ier siècle avant JC, que le mythe d'Orphée nous est parvenu. Ce que nous avons compris, c'est qu'Orphée est fondamental, non pas pour comprendre le monde et le cosmos comme la plupart des mythes, mais pour appréhender nos paysages intérieurs, pour expliquer d'où viennent ces images en nous qui, une fois agencées, donnent la poésie, la musique et toutes les formes d'expressions...

Fils de Muse et divine lyre

Orphée a de qui tenir, sa mère n'est autre que Calliope, la Muse de la Poésie. Au nombre de neuf, les Muses sont les filles de Zeus lui-même. Elles protègent les arts et inspirent les artistes. Orphée grandit parmi elles. Dès son enfance, ses dons sont déjà si grands qu'Apollon lui offre sa lyre. Cette lyre n'est pas n'importe laquelle, elle a été créée par Hermès, le messager des Dieux, à partir d'une carapace de tortue. Habile, Orphée ajoute deux cordes à cette lyre qui en possédait déjà deux. Il obtient donc neuf cordes, en hommage aux neuf muses ! Par son art, Orphée enchante les mortels et les Dieux les plus terribles, sa musique calme les tempêtes les plus violentes, arrête le cours des fleuves et déplace les rochers. Elle attire les arbres et les plantes, elle apprivoise aussi les animaux sauvages. Mais surtout, elle dompte les monstres les plus féroces et rend dociles les bêtes les plus dangereuses.

Cocteau draw

Orphée et les Argonautes

Avant d'épouser Eurydice, Orphée prend part à l'expédition des Argonautes organisée par le célèbre Jason. Sa musique les aide à triompher de nombreux dangers. Sur l'Argo, c'est lui qui donne de la vigueur aux rameurs en chantant. Lors des tempêtes, c'est encore lui qui apaise les vague de sa voix mélodieuse. Son chant permet aussi à l'équipage d'échapper aux sirènes, ces créatures mi-femmes-mi oiseaux qui ensorcellent les marins. Cet "épisode" n'est relaté que par Apollonius de Rhodes au IIIème siècle avant JC ; voulant absolument créer un best-seller antique, il place sur l'Argo les héros les plus célèbres, dont le Superman de l'époque : Hercule !

 

Orphée et Eurydice

Dans l'imaginaire contemporain, Orphée est surtout associé à la nymphe Eurydice, de qui il tombe éperdument amoureux après une balade en forêt. Elle a une fleur dans les cheveux et danse seule sous les arbres. Il se rapproche d'elle à petits pas et se met à chanter tout doucement. Charmée, Eurydice s'arrête de danser pour l'écouter... Coup de foudre ! Les deux jeunes gens se marient peu de temps après...

Il y a bien des versions sur la mort d'Eurydice à travers les siècles. La plupart convergent vers une morsure de serpent, certaines disent que cela se produit le jour-même des noces. Toutes narrent le désespoir infini d'Orphée, qui décide d'aller la chercher aux Enfers, pour la ramener sur terre. C'est un voyage impossible dont aucun mortel n'est revenu. Mais fou de sa femme et inconsolable, Orphée le tente malgré tout.

 

À la recherche d'Eurydice

Orphée traverse le royaume des morts pour sauver Eurydice et tombe nez à nez avec Hadès, le maître des Enfers. C'est un dieu sévère, assis sur son trône, il fait très peur. À ses côtés se tient sa femme Perséphone. Pour leur expliquer sa venue, Orphée sort sa lyre et se met à jouer et chanter. La magie opère une nouvelle fois. Touchées par sa musique, les deux divinités acceptent de le laisser repartir sur terre avec Eurydice, mais à une condition : il ne doit pas se retourner avant d'avoir atteint la sortie. L'un derrière l'autre, Orphée et Eurydice prennent le chemin du retour. Il fait sombre, personne ne parle. Orphée marche en tête et joue de la lyre pour guider Eurydice dans le noir. Mais le musicien est inquiet. Sa femme est-elle bien derrière lui ? Il est sur le seuil de la porte des Enfers, et malgré l'interdiction d'Hadès, il se retourne. Aussitôt, Eurydice disparaît pour toujours.

La mort d'Orphée

Sur la mort d’Orphée, les traditions varient beaucoup. Après la perte d’Eurydice. Il repoussa l’amour des femmes de Thrace, détourna du mariage les autres hommes, et refusa de chanter dans les fêtes. Il fut mis en pièces par les Ménades, symbole de l'hystérie chez les grecs. Ses membres épars furent réunis et enterrés par les Muses. Sa tête qui chantait encore, et sa lyre, jetées dans le fleuve, furent entraînées par les flots sur la côte de Lesbos. Là, sa tête fut ensevelie par les habitants ; sa lyre, emportée au ciel par les Muses, y devint une constellation.

Une production des Enfants Sauvages

Coproduction : Région Grand Est - Le Périscope de Nîmes - Le Théâtre Jean Arp de Clamart - Le Festival Mondial des Théâtres de Marionnettes de Charleville-Mézières - L'Entre-Pont de Nice - l'Espace Périphérique de Paris - L'UsinoTopie de Villemur-sur-Tarn - La Fabrique Mimont Cannes - La Scène 55 de Mougins .
Soutiens : Le Théâtre Louis Jouvet de Rethel - La Scène Nationale 61 d'Alençon - Le Jardin Parallèle de Reims - Centre de la Marionnette de la Fédération Wallonie-Bruxelles (Tournai - Belgique).


 

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